Comment EMPECHER les gens de saboter ce que vous écrivez.
Par Marcy McKay
Traduit par Annie STEFFEN avec l’aimable autorisation de l’auteur et du blog Positive writers.
Pour toute reproduction merci de contacter Ruth et Noémie.
En qualité d’auteur, il est de votre responsabilité de protéger vos productions.
C’est un truc qui semble se produire tous les jours…
Sur mon blog, un écrivain m’a adressé un message où il me partageait une idée qui lui était venue pour un roman. C’était brillant, un concept de haut niveau. Je lui ai dit, ce qui l’a vraiment encouragé.
Deux jours plus, tard, il m’envoyait un mail où il me partageait sa déception. Il avait fait part de ma réponse à son épouse, qui ne s’intéresse pas aux fictions et aux histoires. Bien que son intention à elle ne fût pas de se montrer désagréable, son manque d’enthousiasme l’avait blessé.
Il n’avait pas encore écrit un mot qu’il était déjà prêt à tout abandonner !
Je serais content si je pouvais vous annoncer qu’il a parlé à sa femme et qu’elle se tient désormais à ses côtés … J’espère que c’est le cas.
Le même jour, un autre écrivain m’a partagé une expérience.
Il avait parlé de son roman à des amis. Ils lui conseillèrent d’ajouter une nouvelle situation conflictuelle dans son intrigue et depuis lors, il se sentait de plus en plus déprimé au fur et à mesure qu’il essayait d’incorporer ce nouvel élément à son livre.
Auparavant, quand il écrivait, tout se passait pour le mieux.
Je ne connaissais pas le contexte dans son ensemble, mais je lui ai demandé s’il sentait que leurs suggestions lui semblaient «justes ». Je me suis demandé si cette nouvelle idée (aussi attractive qu’elle ait pu être) collait à la vision originale de son intrigue.
Il m’a répondu que non.
Il lui était déjà arrivé de ressentir un conflit intérieur du même genre et il avait finalement abandonné l’idée pour revenir à son postulat de base.
Nous devons à tout prix protéger nos écrits des autres !
Avec les meilleures intentions, les gens peuvent, par inadvertance, saboter notre travail. C’est en particulier de cas de la famille et des amis, car leur opinion nous importe plus que celle des autres.
Au commencement, les histoires ressemblent à de « vilains bébés ». Elles sont loin d’être « jolies » et il faut leur donner la chance de grandir et de devenir « les histoires » qu’elles deviendront avec le temps… Ceci est vrai pour les romans, les poèmes, les nouvelles, les œuvres non romanesques et les blogs. Tout est possible si vous ne permettez pas qu’on fasse du mal à votre travail.
Considérez ce qui s’est passé avec les amis de l’écrivain numéro deux.
Ils ne le critiquaient pas du tout. Ils étaient enthousiastes et voulaient l’aider, mais en fait, ils ont fait tout le contraire !
D’autres écrivains vont faire des ravages en vous.
J’ai une amie qui publie régulièrement. Semaine après semaine, son ancien réseau de critiques tapait sur son roman. Ils lui ont dit que sa prose était fleurie, trop lourde et pas assez commerciale. Que le roman ne se vendrait jamais.
Vous ne devinez jamais ce qui s’est passé ?
Elle a quitté ce groupe et vendu ses séries et empoché un bénéfice à 6 chiffres… Elle a intégré le hit-parade des Bestsellers du New York Times. (Elle s’appelle AG. Howard et le titre de la série a pour titre ‘the Splintered ».
Tous ces détracteurs n’ont jamais eu la moindre once de succès. La plupart n’ont jamais publié quoique ce soit et ont abandonné l’écriture.
Ce conseil s’applique aussi aux écrivains professionnels dans le monde de l’édition.
Ce n’est pas parce qu’un agent vous dit « Faites ces changements, et alors, peut-être, je me chargerai de vous », qu’il faut les faire. A moins que les changements proposés ne résonnent favorablement en vous, ne faites rien.
Le plus souvent, tous ces « ajustements » risquent de mettre à mal ce qui donne à votre histoire son côté unique. Et de toute façon, il est probable que cela ne les fera pas changer d’avis quand même.
Apprenez à vous fier à votre instinct.
Ayez l’audace de vous faire confiance car vous êtes un écrivain.
Suivez le conseil de Stephen King concernant la nécessité de protéger votre travail
Dans son livre-témoignage, intitulé « Mémoires d’un métier », il revient sur le conseil que son patron, l’éditeur John Gould lui avait donné des années auparavant.
« Ecrivez porte close. Faites vos corrections la porte ouverte… »
Plus loin, Stephen King s’explique.
« Au début, tout ce que vous faites, vous le faites d’abord pour vous seul. Ensuite, tout sort. Quand vous avez fini votre histoire et l’avez arrangée du mieux que vous pouvez, elle appartient à tous ceux qui veulent la lire… ou la critiquer. »
Il raconta que cela lui prenait trois mois pour écrire le premier jet d’un roman. Il trouve que cela lui convient car cela équivaut à une saison compète dans l’année.
J’aime bien cette comparaison. Il y a un temps donné pour que votre histoire se développe jusqu’à son terme. Vous ne pouvez pas comprendre ce qui va sortir de votre histoire avant d’avoir terminé le premier jet. Et peut-être même qu’à ce stade, vous avez plus de questions que de réponses dans votre tête.
Il s’agit d’un pro-ces-sus. Un parcours délectable et brouillon…
Certains écrivains disent qu’il faut compter à peu près cinq versions pour écrire un livre. Cela peut vous prendre un peu plus ou un peu moins.
Gardez vos lèvres closes. (Dans l’intérêt de votre histoire)
Les personnes que vous connaissez vont vous poser inévitablement cette question :
« Alors, ça se passe bien avec ton livre ? »
Peut-être est-ce la manifestation d’un intérêt authentique ou peut-être sont-ils en train de vous « égratignez », vous et votre « passe-temps stupide » …
Gardez le sourire et répondez leur ceci : » Ça avance, merci ».
Ne dites rien de plus. Laissez courir.
S’ils vous pressent pour avoir plus de détails, ajoutez ceci :
« Je suis superstitieuse. Je ne parlerai pas de mon histoire jusqu’à ce qu’elle soit achevée et prête à être lue par tous. »
Et s’ils n’entendent toujours pas votre message, et vous demandent pour combien de temps vous en avez encore… répondez : « Probablement, encore 5 versions » puis passez à autre chose.
Ensuite, éloignez-vous d’eux, aussi vite que possible, qu’ils soient vos amis ou vos ennemis.
Je ne saurais vous dire le nombre d’auteurs (et je m’inclue dedans) qui regrettent d’avoir tout raconté sur leurs projets à leur entourage : le titre, le concept, leur source d’inspiration, tout…
Ecrire représente déjà un défi en soi. N’aggravez pas les choses en laissant les gens détruire votre travail avant même qu’il ne soit prêt pour son « entrée » dans le monde.
Est-ce qu’on a déjà saboté vos écrits ? Etait-ce l’œuvre de vos amis ou de vos ennemis ?
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Ce post a été écrit par Mary Mac Klay… contributeur du blog « Positive writers ».
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