BALBUTIEMENT

BALBUTIEMENT   Ba Ba. Ba. Bah. Baba… Abba. PERE. Balbutier : pour dire, pour communier à l’Amour du Père, retrouver sous sa langue, la suavité de l’enfance trop tôt disparue. Comme nous aimons, nous, adultes, compliquer les choses, trafiquer nos sentiments, prendre le chaud pour le froid et   par peur des contrastes, des oppositions et de notre profond désarroi, se complaire dans le vide, dans le compromis ou dans le mélange tiède et abject des non-dits. La peur d’écrire, c’est la fuite devant l’inconnu, le passé et le présent rassemblés. Les mots ont coulé et ils se sont taris à croire que la sécurité et le bonheur font fuir la créativité et que seuls, la rage au ventre mêlée à la stupeur peuvent faire naître l’envie. L’envie reviendra. Je ne sais par quel chemin. Peut –être par grand froid, quand la neige recouvrira une fois de plus cette campagne que j’aime. Quand les chemins seront rendus impraticables et que devant une tasse de thé fumante, le flot jaillira enfin, vibrant, neuf et jouissif. Ecrire : comme une deuxième…Non ! Une « troisième nature » donnée par Dieu pour sublimer et jouer sur le Globe de sa terre. Au premier jour, il a parlé et laissé Adam nommer ses compagnons de jeux, les animaux. Adam a du bien rire et s’amuser ; ba ba, baba, boa…. Je souris. Les caractères sages, noirs dansent devant mes yeux. La page a trouvé son sens en pleins et déliés et je me sens délestée du poids de ce vide qui me taraudait. Demain, je recommencerai et demain encore. Jusqu’à l’instant précieux, où le sentier des mots s’ouvrira et me permettra de rejoindre mon Histoire trop tôt inachevée.  

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