Lorsque nous nous sommes recontactées il y a quelques semaines, Brenda et moi, elle m’a fait part d’un texte qu’elle avait écrit pour présenter son ministère et son parcours de vie.
Brenda est canadienne et parle un très bon français. Je me suis dit qu’un rewriting pourrait lui apporter ce petit plus qui lui manquait.
Nous avons donc retravaillé son texte ensemble et je vous le livre aujourd’hui.
Correction orthographique, grammaticale, syntaxique et aussi structuration de l’ensemble.
Découvrez le parcours de vie de Brenda. Son témoignage de conversion à Jésus-Christ et sa vie de missionnaire. C’est très court bien entendu, informatif et ces quelques lignes ne reflètent que faiblement l’aventure spirituel et les expériences émotionnelles de Brenda.
Un style de publication cependant bien utile pour insérer dans un journal d’église, pour se présenter dans une conférence, ou encore pour servir de base d’introduction à une lettre de nouvelles un peu étoffée.
*JEM : Jeunesse en mission
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« J’étais née à Saskatoon, Saskatchewan au Canada, mais à l’âge de deux ans, mes parents ont déménagé à Portage la Prairie, Manitoba, où j’ai grandi dans cette tranquille petite ville de dix-mille habitants.
Plus tard, mes trois frères sont nés ; eux, ils habitent toujours dans les environs de Portage.
Je fus une enfant sage et religieuse.
J’ai grandi dans l’église anglicane, mais à l’âge de quinze ans, j’ai tout rejeté de cette foi.
A l’Université de Manitoba (Winnipeg), je me suis inscrite en Français et en Psychologie. Ces deux disciplines ont toujours fait partie de ma vie depuis. Après deux ans d’études, une occasion se présenta à moi de partir quatre mois en France pour perfectionner mon français.
En travaillant comme serveuse dans un hôtel-pension en Savoie, c’est là que je suis tombée amoureuse du pays et des français. Déchirement intérieur que de devoir quitter la France et de rentrer au Canada !
J’ai déménagé dans une autre résidence universitaire où je ne connaissais personne. Une seule chose me permettait de tenir dans cette vie quotidienne morne et terne : les souvenirs de mon bel été outremer. Peu à peu, je sombrais dans une grave dépression. Les souvenirs de mon enfance commencèrent à affluer : pénibles moments, carences affectives et ce torrent menaçait de me submerger.
Je passai des nuits entières à planifier mon suicide. Pourquoi ne pas me noyer dans la rivière qui coulait à proximité du campus ?
Jusqu’au point de craquer un matin. J’ignorais que l’étudiante qui vivait à deux portes de ma chambre faisait partie d’un groupe chrétien et que les jeunes femmes priaient pour moi cette année-là !
Un collègue de ma classe me força à consulter un psychologue mais au début rien ne fonctionnait. Je n’arrivais pas à me dévoiler. J’allais d’échec en échec dans mes études. A 20 ans, je savais que tout allait été programmé pour je rate mon diplôme
Un jour, je suis tombée sur un livre qui parlait des formes d’amour : de père, de mère, d’amie, d’époux et finalement de l’amour de Dieu. Assez d’informations ramassées pour me donner un prétexte de retourner voir le psy, deux mois plus tard. Cette fois-ci, j’avais des questions vitales et importantes à lui poser.
J’avais mûri. Le suivi thérapeutique fut efficace. Je faisais des progrès sensibles. Après les séances, je rentrais chez moi et je passais des nuits à pleurer sur ma vie, sur mes peines. J’étais sortie du déni ! Un matin, à l’aube, alors que je venais d’arroser mon oreiller de pleurs pendant toute la nuit, je perçus, comme un bouillonnement de joie au fond de moi.
Je me suis levée et alors que j’admirai le soleil, gros ballon orange qui montait au ciel, je reçus cette certitude que Dieu existait, qu’il m’aimait et qu’il avait envoyé son Fils, Jésus, comme cadeau au monde. Ce matin-là, j’ai vécu un baptême d’amour et je percevais qu’une transformation radicale était en train de s’opérer au plus profond de mon être, comme une nouvelle naissance ; je ne savais pas que je venais de « naitre de nouveau », que c’était une réalité spirituelle et biblique.
Quelle joie que la mienne pendant les jours et les semaines et même les mois, qui suivirent. Je chantais tout le temps les chants d’amour, je témoignais autour de moi de mon expérience avec le Dieu vivant. Ma famille pensait que j’étais devenue folle mais je réussis tous mes examens et décrochais mon diplôme. Comme cadeau à la fin des études, ma nouvelle amie Barbara m’offrit une Bible avant de prendre congé.
Seule dans ma nouvelle foi, je commençais à fréquenter des communautés chrétiennes, plusieurs… Mais je ne trouvais pas cette vie que je savais être la vérité. Néanmoins, Dieu continuait à parler à mon cœur et à ma conscience. Il me guidait pour que je comprenne ce qui l’avait attristé dans ma vie passée, me conduisait à réformer mes pensées et mes attitudes. Il commençait à se faire connaître sous la lumière de son Esprit.
Dans mon zèle missionnaire, je décidais de m’engager dans une carrière où je pourrais suivre les gens psychologiquement dans le but de les emmener aussi à découvrir et vivre l’Amour de Dieu. Je m’inscrivis en Maitrise et en même temps, j’avais acceptée de servir en tant que « tuteur » et j’étais responsable de 50 femmes-étudiantes dans la résidence où je vivais. C’était un moyen de payer mon loyer.
Tout se passait admirablement bien. Je partis en Alberta pour un job d’été, en attendant le début de la nouvelle année universitaire. J’étais impatiente de commencer ma Maitrise. Quelque part dans ma tête, j’étais persuadée que j’allais me marier et bien sûr, je cherchais à l’horizon l’homme que Dieu me préparait !
Quelques mois plus tard, à la rentrée, il apparut. Joie de mon cœur, il était français ! J’avais fait la connaissance de trois étudiants européens dont lui et je me régalais à vivre à nouveau cette atmosphère que j’aimais tant : l’Europe, la France. Nous nous parlions en français pour mon plus grand plaisir.
Hélas ! Le rêve ne se concrétisa pas. Nous vivions une relation intense, ponctuée de hauts et de bas, de vraies montagnes russes. Notre relation se termina en catastrophe. Crise nerveuse pour l’amoureuse. Hôpital, kyrielle de psychiatres à la chaîne, dépression et ce sentiment d’indécision continuelle sur le mariage. Ma foi vacillait.
Tout s’accéléra et empira lors d’une visite que je fis à Vancouver. J’assistais à des conférences sur les théories du nouvel âge, m’initiait au yoga, à la méditation transcendantale et aux religions orientales. A la fin, j’avais fait un amalgame de toutes ces théories et religions, forme de syncrétisme où le christianisme n’avait plus qu’une toute petite part. Mon état empira après que j’aie expérimenté une soi-disant guérison émotionnelle, triste contrefaçon, aux mains d’un guérisseur psychique. Celui-ci avait confirmé un rêve d’enfance que j’avais fait et m’avait affirmé que j’avais vécu jusqu’à l’âge de 15 ans dans une autre vie, qui s’était achevée pour moi par une mort tragique. J’avais été brûlée vive !
Cette croyance dans la réincarnation commençait à s’enraciner fortement en moi. A mon retour à Winnipeg, j’étais « guérie » et je trouvais la force de rompre ma relation avec mon « presque-fiancé » …. Mais je ne pouvais plus prier Jésus !
Après ma conversion si dramatique, trois ans d’enfer allaient suivre. Trois ans avant que je ne trouve une église remplie de vie, un groupe de maison. Je mis quatre mois pour comprendre que je faisais du surplace dans ma foi alors que les chrétiens autour de moi grandissaient. Pour la première fois, une responsable s’intéressa à mon histoire et me proposa de prier avec moi. Elle me demanda d’écouter un enseignement d’un certain Derek Prince qui parlait de liberté intérieure et de délivrance. Deux autres personnes se joignirent à nous. Elles prièrent pour que Jésus me délivre. Et il me libéra. De manière puissante et vivante. Je fus baptisée dans le Saint-Esprit. Je vécus cette onction comme un sceau qui me protégeait désormais du retour de l’ennemi de mon âme dans mes pensées et dans ma vie.
C’était en 1970, je terminai ma Maîtrise ; j’ai donc pu entamer une carrière de conseiller/thérapeute spirituellement libre, dans une agence de travail social pour les familles à Winnipeg. Je suivais les patients individuellement et aussi en thérapie de couple, et de groupe. J’ai vu la main de Dieu dans les entretiens, mais j’ai constaté aussi que tout le monde ne terminait pas sa thérapie en ayant trouvé son Sauveur. Après trois ans de pratique, je commençai à me poser la question de savoir si j’étais vraiment au centre de la volonté de Dieu dans ce métier.
Mon église avait démarré un groupe de danse dont je faisais partie. Nous accompagnions les moments d’adoration, les témoignages dans les parcs et dans les prisons. Personne parmi nous n’était formé en danse, mais moi j’avais un rêve secret. Je me disais que si j’avais pu revivre ma vie, je serai devenue ballerine ! Bientôt Dieu me fit comprendre que je devais arrêter mon travail mais j’avais l’impression qu’une nouvelle porte allait s’ouvrir dans ma vie, dans un an. Je fis un voyage en Israël et à mon retour, commençais un nouveau travail comme 3ème parent au sein d’une famille qui accueillait les enfants en difficulté. Je goûtai pour la première fois les joies et les difficultés de la vie « en communauté ». Un style de vie qui allait devenir le mien dans les prochaines décennies de mon existence !
Imaginez ma surprise, quand douze mois plus tard, les responsables de l’église me demandèrent si je voulais aller aux Etats-Unis, dans le Colorado, pour suivre une formation de danse. C’était là que j’avais vu ce beau ministère de Danse dans l’adoration, présenté par un groupe de jeunes femmes sous la direction de Paula, elle-même ancienne danseuse professionnelle de New York, remplie du Saint-Esprit. Paula, qui, avec son mari, avaient tout remis, leurs dons et leurs métiers, entre les mains du Seigneur.
J’ai passé dix ans au sein de ce groupe de Danse Sacrée, en apprentissage puis en tant que membre. Quatre ans au Colorado et six ans en Angleterre. Pendant cette période des années 70 à 80, on voyagea beaucoup, en Amérique du Nord, au Royaume-Uni, en Europe de l’Ouest surtout en Allemagne, aux Pays Bas, en Suisse en France et en Belgique ainsi qu’à l’est, dans les pays du bloc comme la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Pologne. Le groupe se rendit aussi plus tard en Australie, en Israël, et à Rome pour présenter ses chorégraphies au Pape Jean Paul ll. On vivait en communauté. On faisait tout ensemble : les cours de danse, les études bibliques, les répétitions, les temps de prière et d’adoration, la relation d’aide, mais aussi le ménage, la cuisine et l’accueil des visiteurs. Paula était inspirée du Saint Esprit pour créer et régler les chorégraphies. Nous faisions des présentations de danse accompagnées d’enseignements et de témoignages, partout dans les églises, les écoles, les conférences, en utilisant parfois le service de traducteurs ; nous logions dans des familles. Nous offrions des ateliers et des séminaires, pour aider les gens à se libérer dans leur adoration, et à mieux connaitre Dieu. Il y avait l’évangélisation, les ministères de guérison et de délivrance, de la croissance spirituelle. Ce furent dix années glorieuses, très intenses et très exigeantes !
A la fin de 1984, Dieu me montra que cette vie de danse allait s’achever pour moi. Je déménageai à Londres pour vivre un temps de grande réadaptation à la vie « normale ». Finalement, je repris ma profession de travailleuse sociale/psychothérapeute en travaillant pour deux agences chrétiennes, puis je retournai au Canada en 1987. J’ai continué mon métier dans un village au sud de Winnipeg mais 4 ans plus tard, d’anciens amis, un couple dont j’avais fait la connaissance au Colorado dans les premières années, me recruta pour Jeunesse en mission. Je serai chargée d’enseigner la danse d’adoration et d’un ministère de relation d’aide au sein des écoles diverses de Jeunesse en Mission. Je commençai d’abord comme simple étudiante dans une école de disciples-Carrefour à Hawaï, complété d’un temps de mission de deux mois aux Philippines et en Thaïlande. Au fil des années, j’intégrais l’équipe des formateurs qui prenaient en charge les étudiants des écoles de relations d’aide, des écoles d’art, ainsi que les écoles de disciples. En 1995, je fus ravie de voir une porte s’ouvrir pour le service avec JEM en France « au Rucher », dans le département de l’Ain. Après cela, j’ai aussi servi dans plusieurs bases de JEM en France et en Suisse, et fut longtemps liée avec l’équipe du centre de Saint Paul-Trois-Châteaux, dans le sud de la France. La libération et l’adoration à travers la danse et la relation d’aide continuaient à s’entremêler dans les cours et les conférences. J’ai eu le privilège de faire une tournée de louange à l’Ile de la Réunion, d’enseigner au Togo, et de m’impliquer dans des tournées d’intercession en France et en Belgique. Par la suite, j’ai servi à Strasbourg pendant quatre ans. En Alsace, je me suis impliquée dans les ateliers créatifs pour les femmes, dans la relation d’aide, le mentoring et dans l’enseignement de l’anglais.
En 2006, Dieu m’a demandé de rentrer au Canada. A soixante ans, il était bien plus difficile de trouver un emploi qui me convenait. Finalement, je suis partie pour la Malaisie, pour aider cette fois des amis, missionnaires auprès des musulmanes, dans l’éducation par internet de leur fils et pour réfléchir à mon avenir. Mais au bout de quatre mois, cette mission s’arrêta brutalement car je dus regagner d’urgence le Canada pour me faire opérer d’un kyste ovarien.
Pendant mon temps de convalescence, je cherchais la volonté de Dieu …et imaginez-vous à nouveau ma surprise lorsque je reçus un courrier d’un certain Martin Bauert, responsable à JEM Chatel en Suisse. En visite avec sa famille au Colorado chez les amis qui m’avaient recrutée à JEM au début, il leur avait confié qu’il cherchait une personne bilingue pour accompagner la prochaine école et mes amis lui avaient dit que j’étais peut-être disponible. Il m’invitait en Suisse ! Une belle réponse à ma prière!
Donc en septembre 2008, j’ai pu retourner en Europe, reprendre le français, et je me suis engagée pendant les sept années suivantes dans les écoles, les séminaires créatifs, l’enseignement de français, et dans le développement du programme “Restauration”, qui accueille des gens du coin mais aussi des personnes venant de loin pour passer jusqu’à six semaines à Chatel. Là, elles sont prises en charge dans un ministère de relation d’aide spirituelle.
Je devins membre de l’église des Marronniers à Rolle et m’engageai dans un groupe d’intercession pour Israël ; je faisais aussi partie de RUAH. Je continuais à m’impliquer dans la formation de conseillers chrétiens. Toujours basée administrativement en France, le Rucher me servait de boite aux lettres. Désireuse de faire une formation de débriefing, cela m’a amenée à passer trois mois à JEM Torremolinos en Espagne, pour voir si une opportunité se présenterait dans les soins pastoraux pour les missionnaires basés en Afrique du Nord. J’ai pu servir pendant un séjour au Maroc, où nous avons rendu visite à vingt missionnaires. Néanmoins, il n’y avait pas d’autres portes qui s’ouvraient à moi, seulement la perspective d’un retour à Chatel pour prier pour la suite. Un matin, j’ai entendu le Seigneur me dire ces mots : “Rentre au Canada avec la force que tu as. » Au moins c’était clair ! Mais j’étais aussi triste de devoir quitter mes chers amis suisses.
Me voici de nouveau de retour à Winnipeg depuis un an.
Une période très mouvementée : j’ai enfin trouvé un appartement et j’en aurai bientôt fini du déchargement de toutes mes affaires, stockées depuis des années dans le grenier de mes amis (ceux de la Malaisie). Apres avoir vécu trente-deux ans hors du Canada, cela représente une nouvelle étape nécessitant une grande adaptation. Je cherche toujours la volonté de mon Seigneur pour cette saison de ma vie. Je lui rends gloire pour Son amour et Sa fidélité pendant ces années. »
Brenda