Les ogres se sont précipités sur toi. Tu es belle, tu es intelligente, tu vis ta vie.
Ils ont griffé ton visage, meurtri ton dos, écartelé ta chair
Toi, tu es vaillante. Tu t’es relevé et tu es sortie de la foule en colère pour lécher tes plaies.
Tu n’as même pas pu terminer ton travail éreintant. Très vite, ta bouche s’est ouverte et tu as lancé ton défi à la face de l’univers : « j’y retournerai ! ». Tu ne veux pas baisser les bras devant le mal.
Tu veux te battre. En découdre pour venger ton honneur et laver ta honte. Tu veux te lever pour toutes celles qui subissent sans rien dire, la face dans la poussière.
Je pense à toi, Caroline, ma belle. A tes nuits sans sommeil, à ta fuite et à ton retour.
J’ai un poème pour toi. Le vent de l’internet l’emportera peut être jusqu’à ton cœur blessé.
C’est un très ancien chant. Un chant de victoire. Un chant d’amour, de lutte et de sang.
« Les gardes m’ont croisé, en faisant le tour de la ville,
les gardes m’ont frappé, ils m’ont maltraité, m’ont arraché mon châle, les gardes des remparts »
« Je me suis endormie, pourtant mon cœur veillait,
J’entends mon bien-aimé frapper :
Ma sœur, mon amie, ouvre moi, toi ma colombe,
Toi ma parfaite,
Car j’ai la tête couverte de rosée. »
Où est ton bien-aimé, toi la plus belle des femmes,
De quel coté s’est-il tourné, ton bien-aimé ?
Nous t’aiderons à le chercher. »
Nous n’avons jamais vu ton visage, Caroline. Certes, nous avons vu ta photographie, ton image. Mais est-ce vraiment CAROLINE ?
Nous ne connaissons rien de toi. Nous avons seulement vu ton courage, celui de la lionne.
Mais nous pressentons, nous, femmes de médias chrétiennes, que l’Amour sera ta chance.
A toi et à toutes nos sœurs blessées, nous disons notre amour. Dans le chaos universel des paroles éphémères, de l’ «actu », nous continuerons jour après jour et humblement à tracer un chemin pour toi.
Nous prions que ta souffrance ne soit pas vaine. Nous prions pour nos sœurs égyptiennes afin qu’elles se lèvent dans l’amour et la dignité.
Nous prions pour que le Fils de l’homme, celui qui aime passionnément les femmes. Celui qui est descendu en Egypte chassé par un bain de sang, Jésus de Nazareth le Vivant, relève ton visage, essuie tes larmes et t’offre une vie nouvelle.