Avant qu’il ne soit trop tard…

Je me dis parfois que c’est peut-être un tort de ne pas se mettre plus en avant. De ne pas laisser plus parler son cœur…

La vocation de cette communauté est d’encourager mais derrière Ruth et Noémie, il y a une personne en chair et en os, qui aime, qui souffre, qui cherche la vérité, qui aime Dieu et Jésus. Qui veut vivre pour lui. Qui a aussi besoin de soutien dans les moments difficiles.
Je n’aime pas la formule : “on ne peut donner que ce qu’on a” car elle a été détournée. Je préfère dire “On donne ce qu’on a” car il est toujours possible d’avoir plus en donnant et aussi en recevant.

Comment être un auteur authentique tout en encourageant les autres quand on est soi-même découragée ? Se taire. “Sublimer” ses craintes et ses angoisses en se perdant dans ses écrits…

Un proverbe de la Bible dit que la mort et la vie sont au pouvoir de la langue.

De l’écriture aussi. Oui, il faut maîtriser ce qu’on publie, mais jusqu’où ? Au risque de tomber dans une hypocrisie que j’abhorre plus que tout.

Par chance, j’écris sur un clavier, sinon, je crois que mon papier serait bon à jeter à la poubelle.

Trop de larmes.

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Ma mère a été admise il y a quelques mois dans une maison de retraite pour personnes “dépendantes” et s’enfonce progressivement dans la démence. Chaque visite est une souffrance, une torture. Je n’ai plus de mot pour la sortir de sa détresse, plus de gestes tendres.

La semaine dernière, elle m’avait encore appelée  sa “petite Annie” mais aujourd’hui, lorsque je lui ai caressé la joue, elle était absente de l’amour, absorbée dans ses obsessions. Sa joue, sans couleur, comme inerte, n’a pas tressailli.

J’ai tenté encore une fois de lui dire que le Seigneur l’attendait là, prêt à la consoler et à la rassurer. Elle m’a répondu que je lui faisais peur car pour elle, rencontrer Dieu, c’est mourir alors que pour moi, c’est vivre. Et elle m’a lancé, me fixant de ses yeux verts délavés, “C’est peut-être la dernière fois qu’on se voit !”.

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Voilà ! Je vais mieux ! J’ai livré un bout de mon histoire et je ne regrette rien. Je n’ai rien à cacher, rien à prouver. Je veux seulement vivre ma destinée et n’avoir aucun regret quand le grand départ viendra.

Ecrivez tant que vous avez des doigts agiles, des yeux pour voir, un cœur pour aimer. Ecrivez à ceux que vous chérissez pour leur dire combien ils vous manquent. Ecrivez à ceux qui vous ont fait du mal et qui ne le savent pas pour leur dire la vérité avec sagesse. Ils y ont droit. Ecrivez pour demander pardon et pardonner les offenses qu’on vous a faites. Ecrivez pour le geste, pour la Beauté, pour Le Seigneur qui vous aime avec passion.

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Ecrivez avant qu’il ne soit trop tard !

Note à tous mes lecteurs : 

Si vous aussi vous vivez ce combat et cette souffrance, je serai heureuse de recueillir votre témoignage. Dites ce que vous vivez simplement, profondément, en vérité. Sans doute, votre contribution pourra-elle soulager un peu votre détresse ou votre désarroi  ou bien aidera-t-elle quelqu’un dans la même situation que vous. Merci. 

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